VESTIGIA de Léah THOMAS et Caroline HERBACH

VESTIGIA : Nom commun. Piste, trace de pied, vestige, pas, trace, empreinte, marque, signe. Tel le pied qui laisse une empreinte. marcher sur les pas de quelqu’un, suivre les traces de quelqu’un.
Sens figuré : . Marque, sceau. Toutes choses, par cela seul qu’elles existent, qu’elles obéissent à une loi, qu’elles concourent à un ordre déterminé, portent comme un vestige du Père, du Verbe, et de l’Esprit. Dans les créatures intelligentes, ce vestige, dont elles ont conscience, est plus reconnaissable, et devient image.
Emprunt. au latin vestigium, « trace du pied », d’où en général « trace ».


Pensée à 4 mains, celles de Léah Thomas et Caroline Herbach, Vestigia est une exposition qui trouve son origine dans l’idée d’une multiplicité des récits qui se rencontrent autour de ce terme vestigia, de sa signification et des mondes qu’il renferme et donne à explorer.
Au cœur de tout cela, la lumière est faite autour de la nature, par différentes techniques telles que la
photographie, le texte, le dessin, le tissage ou la teinture. Symbiose entre le végétal et la peau, la matière et l’invisible.. Les corps, qu’ils soient dénudés ou de fibres, se déploient dans l’espace d’exposition, invitant le spectateur à déambuler entre eux, racontant leur histoire, laissant leur trace, leur vestigia.

C’est l’histoire de l’Homme, et de sa quête perpétuelle qui semble double : Trouver son chemin et/ou Laisser une trace
Voilà ce qu’incarne « Vestigia », un mot latin signifiant à la fois trace et chemin. Quelle aubaine!
Avancer, bon gré, mal gré : un pas devant l’autre comme le disaient les pèlerins : Ultreia. Pour se reconnecter à une identité originelle : c’est ce propos que sert la nudité dans mes œuvres.
La perte de notre identité originelle.
Les contextes de nature forcent un jeu de miroir brut, parfois vierge, parfois calciné.
Des bandes de couleur car c’est là que la vitalité se trouve dans les germes, la terre, les arbres : c’est bien là cette force de vie indivisible, ineffable, invincible et bien souvent invisible, à moins que l’on se donne la peine de l’écouter : et c’est bien là l’invitation qui est donnée.
A la rencontre de son Autre, lorsque l’autre est donné en miroir comment s’explore t-on ? Comment explorer, comment exprimer, la mutation de notre environnement, de notre perception ?

Superposer deux couches de réel, du même tout, pour tenter de faire un. Faire son chemin et le trouver dans la vitalité, la force de vie des éléments. Lorsque l’esprit s’emballe, la beauté du rien s’impose.
Comme une réponse, toujours à cette quête. S’effacer pour communier. Les collages servent ce propos.
Je ne vois qu’un dialogue, celui de l’essence d’un retour à soi simultané à un retour au Tout. Comme si cet espace était la seule solution. L’investir pour trouver la réponse à la question ontologique.
Mais trop de mots ne sauraient servir ce projet, cette narration : ce parcours est imaginé pour la sensibilité.
Il vous faut ressentir, ressentir cette marche en pure présence à leur rencontre, et à la rencontre de tout ce qui vit, comme une initiation au retour en dedans pour y trouver la paix.

Léah THOMAS

Photographe depuis bientôt 10 ans : j’ai toujours souhaité capturer « l’âme » cette réalité autre qui
habite, les gens, les endroits. J’ai adoré photographier des portraits puis ma sensibilité s’est affinée et pour raconter mon rapport au monde, dans un dialogue brut avec la nature, j’ai réalisé que le vêtement était de trop : ou plutôt que ce qui n’est pas organique, peau, humus, force de vie..n’avait pas sa place.
Cette signature, ce désir, prend corps dans une narration de la quête initiatique, on suit les modèles, les forces de vie habitant / déambulant dans les séries partant à leur propre rencontre

Caroline HERBACH

Artiste illustratrice et textile

Après avoir suivi un cursus à l’Ecole Supérieure d’Art de Clermont-Ferrand (ESACM), j’ai passée deux ans à Bruxelles où j’ai pu m’initier à la tapisserie et à l’art textile à l’Académie Royale des Beaux Arts (ARBA-ESA). Aujourd’hui, je vis et travaille en Auvergne.

La place du (ra)conteur

À travers le travail du textile (tapisserie, tissage, broderie, teinture), d’illustration et de sculpture, je poursuis mon exploration pour la transmission de gestes, de mots, de savoirs, de techniques et d’artisanat.
Chaque pièce est chargée lors de sa conception, que cela soit visible ou infiniment perceptible. Chacune possède ses propres histoires et mis bout à bout, celles-ci nourrissent un univers. L’importance du récit dans mon travail découle d’une volonté de proposer une autre lecture.
Le texte est lié à la matière textile ainsi qu’au trait.
La main sert de conducteur, de liant.
Ses gestes se répètent et se répondent.
Quiétude de la répétition.
Le temps est un rond.


L’imaginaire s’ouvre.
Le décor s’anime.
Un monde onirique prend vie.
Un paysage se dessine.
Des histoires se racontent à travers les aventures de multiples personnages. qui peuplent ce monde conté.


Un travail d’illustration dans lequel je lie les techniques de teintures végétales et de tissage.
Un travail de la matière, de la couleur
Comme un vagabond qui erre, comme des corps qui se répondent,
Les traces dans l’herbe haute, portées par la brise,
Traversent le temps et l’espace, chantant en chœur la même mélodie